Pour revenir sur les poignées à mécanisme inversé, elles sont intéressantes pour leur longueur d'étirement plus important et leur préhension plus haute, proche de l'axe de la flèche. Cependant il faut garder à l'esprit quelques conséquences :
Si la flèche est plus reculée, c'est autant de longueur qui dépasse en moins en tête d'arbalète. Peut être perturbant si vous avez déjà vos repères de visée bien fixés. La solution peut être de choisir une flèche plus longue, mais c'est l'équilibre de l'arbalète qui est modifié. Certains constructeurs (Omer) mettent un tube plus court pour conserver une sortie de flèche de +40 cm. On perd du volume de flottabilité, bonjour l'équilibre ...
Flèche reculée = moins de distance entre le talon de crosse et le dernier ergot de flèche. Talon de chargement quasi obligatoire pour conserver de la force à l'armement, or la surface d'un talon d'armement restera toujours inférieure à la surface d'appui de la poignée de crosse sans talon. Je trouve ces talons un peu douloureux, et certains perturbent la visée s'ils sont trop hauts.
La noix se trouvant derrière la queue de détente, cela rallonge inévitablement la distance (d sur le schéma ci-dessous) entre le creux de la poignée et la queue de détente (et plus la noix est longue, plus le mécanisme est souple et tient les grosses charges). Pour les grandes mains ce n'est pas un problème, mais pour les petites mains avec des gants épais d'hiver, ça peut être problématique d'arriver à atteindre correctement la queue de détente (pour moi c'est rédhibitoire).
Par construction, la surface de contact entre la noix et la queue de détente doit être suffisamment longue pour des raisons de sécurité (s sur le schéma). Bien souvent les mécanismes inversés sont certes très souples mais ont une course longue. Il faut aimer.
Bref pour toutes ces raisons les poignées à mécanisme inversé ne conviendront pas forcément à tout le monde. Il faut essayer avant d'investir, surtout quand on voit les prix conséquents auxquels elles sont vendues.