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  1. Salut à Toutatisss !( Evangile selon PDM,chapitre 12 verset ? Au commencement était l'idée. En surfant sur la toile je tombe sur un article qui parle de la fin de la mission de la sonde LRO (lunar reconnaissance orbiter), une sonde spatiale américaine chargée de faire des relevés précis de la surface de notre satellite naturel. Les clichés sont tellement nets qu'on peut y distinguer les restes abandonnés par les astronautes lors des différentes missions Apollo, notamment tous les étages de descente des LEM (la partie basse des modules lunaires) qui servaient à l'alunissage. Les étages de remontée(la partie haute) quant à eux sont repartis avec leurs occupants . Bon, je vous vois venir, vous vous dites: quel rapport avec la chasse ? J'y viens. Vous n'êtes pas sans ignorer que TOUS les poissons-lunes qui peuplent les océans sont issus d'œufs de ces poissons que l'équipage d'apollo 11 a ramené de la Mer de la Tranquillité sur la lune, et qui n'ont d'autre but que d'envahir toutes les mers du monde .(attention, c'est un secret ! Le révéler est un crime fédéral aux USA) Sur terre, ces “aliens” sont devenus assez lents et apathiques car ils ne sont pas dans leur élément naturel, la pesanteur est 6 fois moins importante là haut. Sur la lune ce sont des poissons nerveux et combatifs comme le sont les thons de nos océans.Les différentes épaves des vaisseaux américains sont des “aimants” à poissons-lune qui adorent s'y réfugier. Alors ? Vous commencez à piger ? 1969-2019...bientôt le 50e anniversaire du premier pas d’ Armstrong! La “couverture” idéale pour organiser un séjour de chasse "sous marine" dans la Mer de la Tranquillité dans le but de tester les difficultés avant de proposer une version grand public, en juillet.La réalité est plus complexe :j'ai été personnellement contacté par le président Trump qui, dans son infinie sagesse et clairvoyance m'a confié une mission. Le fichier MP3 (ben ouais c'est moderne !) qu'il m'a envoyé disait :” Bonjour Mr Max. Votre mission, si vous l'acceptez, sera de retrouver la femelle lunaire qui a pondu ces fameux œufs “originaux” et la tuer à l'aide d'une flèche en argent , ce qui fera disparaître tous les poissons-lune “aliens” qui sont en train de nous envahir sur terre . Bien sûr, si vous ou l'un de vos amis étiez tué ou capturé, le Département d’ État niera avoir eu connaissance de vos agissements. Ce message s'autodétruira dans 5 secondes”.Le cinquantième anniversaire sera une couverture idéale. La femelle visée par ce “contrat” est désignée par le nom de code “Sarah Connor”. Bien sûr j'ai accepté sur le champ (sans réfléchir…comme d'hab. ). C'était pas gagné, mon contact à la Maison Blanche m'ayant raconté que ce sacré Donald croyait que les poissons-lunes venaient du soleil, ben ouais, en anglais le poisson-lune c'est “sunfish”... Bon, faut s'organiser. D'abord, le financement. Je vous avoue que j'ai pas les moyens de ce genre de trip, mais j'ai au moins 2 potes pleins aux as. Deux mecs avec qui j'avais chassé il y a une paye, qui étaient encore étudiants étrangers en France et qui ont plutôt bien réussi. Ni une ni deux je téléphone à Bill (Gates) et Jeff (Bezos) pour leur proposer mon idée. "Sure ! I'm with you !" me répond Bill. Jeff m'a donné son accord après quelques jours, il a eu quelques soucis conjugaux ces derniers temps. L'accord de Jeff est important car il maîtrise très bien la logistique (ben ouais, Amazon c'est lui ! Si on a besoin de quelque chose là bas on pourra toujours se le faire livrer !) Bill, lui, il touche sa bille en informatique, c'est bien utile aussi, quand on sait qu'Apollo 11 a bien failli ne pas se poser à cause d'un problème d'ordinateur…) Maintenant, le matos. Pour aller sur la lune, il faut plus qu'un SR. Des infos avaient fuité de la Nasa disant que les dernières fusées du programme Apollo qui avaient déjà été construites mais non utilisées (missions 18 et 19) dormaient dans un hangar. La restriction du budget au début des années 70 due en grande partie aux dépenses générées par la guerre du Viêtnam avait provoqué la fin du projet. Au début ils croulaient sous le fric, mais maintenant ils étaient prêts à les revendre (j'ai vu l’annonce sur LBC). Bill et Jeff font un virement bancaire et nous voilà propriétaires d'une fusée Saturn V ainsi que les modules nécessaires pour aller et surtout revenir (!) de la lune. J'ai pas osé demander combien, mais le budget du programme était de 6,5 milliards de $ de l'époque, ce qui équivaudrait à 44 milliards de $ d'aujourd'hui, donc 34 milliards d'euros pour 13 lancements…à la louche 2,6 milliards d'euros pièce quand même !( Elon Musk voulait nous offrir son premier voyage spatial habité, mais SpaceX nous a fait comprendre que c'était à nos risques et périls, alors …) Pour ma part j'ai quand même financé leur cartes à la FCSMP (avec une belle surprime d'assurance ! ) Pour le Matos de chasse proprement dit, du simple et fiable. La NASA préférait qu'on ne prenne pas de pneumatiques pour limiter les risques, ou alors fallait les gonfler là haut… trop fatigant ! Pas besoin de mégaboosters non plus, la pesanteur étant très faible sur la lune, un simple 16 sera amplement suffisant.En plus, charger un fusil engoncé dans le scaphandre est loin d'être facile. Trouver une flèche en argent par contre, c'était un challenge. J'ai dû expliquer 3 fois à Rob Allen que c'était une “silver shaft” qu'il me fallait. Quand je lui ai dit que son logo serait inscrit sur le vaisseau spatial il a accepté de la fabriquer (non sans râler, il disait qu'utiliser ce métal c'était une connerie, etc…) Seul le dyneema de gros diamètre est recommandé pour contrer ces poissons puissants. Les palmes serviront surtout à nous stabiliser et à inscrire le logo d'un célèbre manufacturier breton (EB) , les casques sont d'époque ainsi que les combis (ici on dit des “scaphandres”!) . Les sponsors voudront quand même placer leurs noms un peu partout. On peut pas leur refuser, ils ont quand même payé la note de carburant (plus de 2000T de kérosène et d'oxygène liquide quand même, rien que pour le premier étage !) Le pilotage de tels engins ne s'improvise pas, vous vous en doutez. Heureusement Bill connaît un tas d'as de l'informatique qui ont bien bossé sur la programmation de la fusée. 50 ans de mises à jour en retard, ça fait du taf ! Pour vous donner une idée, Windows apparaît 15 ans après le premier pas sur la lune ! Il y a 2 ordinateurs de navigation qui pèsent 32 kgs chacun pour 4Ko de mémoire vive et 72Ko de ROM. En avance pour l'époque, ils utilisent les premiers circuits intégrés. Pour comparer je regarde sur mon téléphone :4Go de mémoire vive et 75Go de stockage interne, donc 1 million de fois plus… Presque tout le voyage sera automatisé et on aura pas trop de travail à fournir. Les grosses têtes de la Nasa et les ingénieurs de chez Microsoft nous ont concocté une appli qu'on a téléchargé sur nos portables, couplé avec Google Moon pour nous guider. (pour les ignares Google Moon c'est un équivalent lunaire de Google Earth.) En cas de problème, Bill est là et son équipe au sol pourra prendre la main à distance sur l'ordinateur de bord (on a téléchargé TeamViewer) . On a quand même eu une journée de formation, on aura les fiches des procédures à portée de main, et on a des tutos sur nos téléphones, par sécurité ! Le jour J arrive.On nous réveille mercredi à 3h15.Comme vous vous en doutez, j'ai pas bien dormi, j'ai les boyaux qui font des noeuds et l'estomac tout retourné. On apprend que Donald voulait partager notre petit déj’ mais que les médecins de la base ont mis leur véto, ils avaient peur qu'il nous contamine...J'ai pas mangé grand chose de l'excellent petit déj’ américain (c'est peut être préférable...pour la suite ) Les “anciens” nous avaient “briefés” : faut éviter de surcharger la tuyauterie intestinale, pour retarder le plus possible le passage par la case “grosse commission”, avec tous les désagréments qui vont avec dans un espace confiné(6m3 pour trois) . On arrive au Kennedy Center à Cap Canaveral pour le choix des combis.Faut montrer notre accréditation. On me demande mon identité : “My name is Max, Ch'ti Max” que j'leur répond… (quand à mes deux compères, on ne leur fait pas l'affront de leur demander.) Là, un dilemme nous attend. Qui va rester dans le module de commande pendant que les 2 autres vont aller chasser ? Brève concertation… La décision est prise, Bill restera en orbite. Il est le plus vieux(63 ans) et le plus calé en informatique, faut surtout pas qu'il prenne des risques. Ses assurances lui ont interdit de descendre, de toutes façons . Il prend donc le grade de CMP (command module pilot). Je laisse celui de CDR (commander) à Jeff, vu qu'il a investi vachement plus que moi. C'est lui qui sortira le premier du LM (lunar module), ça le consolera de ses ennuis conjugaux. Quant à moi,je suis trop content d'endosser le rôle de “Buzz”, c'est à dire LMP (lunar module pilot). Jeff sera mon binôme,et Bill notre “ange gardien”... Passons aux choses sérieuses, l'habillage. Les combis sont différentes selon qu'on reste en orbite ou si on alunit, c'est pour ça que les rôles doivent être prédéfinis. On nous conduit dans les vestiaires où tous les “anciens” sont passés avant nous, y a des photos dédicacées partout et des graffitis sur les murs. Faut enfiler d'abord le sous-vêtement, un genre de barboteuse avec manches et jambes, et une ouverture devant pour pisser et une derrière pour… (enfin, vous voyez quoi.) D'ailleurs, juste dessous on nous demande de nous équiper du “système de retenue fécal” (autrement dit : une couche) pour pallier tout relâchement intempestif des sphincters, et du “système de récupération des urines” qui est une espèce de pissette reliée par un tuyau souple à un réservoir dans la combi qui sera vidé plus tard. Heureusement qu'on a tellement chassé ensemble qu'on se connaît par cœur et que ça fait longtemps qu'on s'est affranchis des problèmes de pudeur excessive. Par dessus on met la combi pressurisée. La partie intérieure, de couleur bleue, est constituée de différentes couches de nylon(pour la “rigidité”, le “maintien” de l'ensemble) et de néoprène, des soufflets ondulés aux articulations et aux coudes des joints sur roulements à billes pour la rotation des avant-bras. On rentre dedans par une fermeture éclair étanche dans le dos avec d’infinies précautions pour ne rien abîmer, vu que c'est la seule partie de l'équipement qui est pressurisée, avec le casque évidemment. La pression est faible, ça permet de respirer à peu près normalement et ça évite aussi que la combi “gonfle” dans le vide. Cette partie de la combi c'est notre assurance vie. Les bottines sont fixées à demeure mais les gants se rajoutent ensuite grâce à des raccords rapides à joints toriques. C'est quasiment impossible de s'équiper seul, le binôme est le partenaire indispensable pour beaucoup d’étapes. (pas toutes, pour certaines d'entre elles chacun préfère s'occuper personnellement de son “intimité”). Je simplifie exprès, je vous épargne les câbles à retendre, les sangles, les scratchs, les boutons-pressions et toute la flopée de connexions pour les fluides et l'électricité. Ah oui, une chose à BIEN vérifier, c'est la connexion de la “pissette” avec le réservoir, sinon… . Cette combi pressurisée (oxygène pur à basse pression, pas besoin d'être un champion d'apnée pour chasser là haut ! ) est recouverte par la “combi externe” de protection, souple, non pressurisée , blanche (pour réfléchir le rayonnement solaire). Je simplifie aussi parce qu'elle est constituée de 21 couches de différentes matières et tissus dont certains ont des noms bizarres, Téflon, tissu Bêta, kapton, mylar, dacron, tissu enduit de fibres de verre, et une vieille connaissance, le néoprène. Elle protège de l'abrasion, des flammes, des rayons cosmiques, des micrométéorites et elle isole surtout… de la chaleur ! Au soleil la température peut monter à +120°C ( et-157°C à l'ombre…). Rien à voir avec les conditions dans nos mers de prédilection. Sur la lune, c'est du brutal, prendre soin du matos est vital. La pression est de 0,000 000 0001 mm de mercure, l'ennemi là haut c'est pas la pression, c'est le vide. Si tu perces ta combi tu risques ta vie. (vaut mieux que PDM ne s'y risque pas.LOL) J'ai demandé à une célèbre maison marseillaise de confection de combi sur mesure de poser dessus un renfort sternal. C'était pas une mince affaire, déjà pour trouver l'emplacement au milieu des raccords pour les ombilicaux, et aussi pour trouver la bonne colle qui adhère sur ces tissus. Ils ont bossé comme des chefs. N'oublions pas les mains. Des gants “de confort” en tissu sont portés à même la peau, puis des gants souples pressurisés sont verrouillés sur la combi par raccords rapides étanches. En cas de sortie extravéhiculaire on mettra dessus des gants renforcés de tissu de métal avec les bouts de doigts en silicone. Quand vous voyez la taille des mains vous comprendrez qu'il faut choisir une poignée de fusil avec une détente bien dégagée et un pontet très large. Et la tête ? (alouette !) Elle coiffée du fameux “Snoopy cap” pour les communications, dont le surnom vient du fait que celui qui le porte ressemble au fameux chien mascotte des missions Apollo. C'est un dérivé du casque des aviateurs de la RAF. Sur le cercle du col de la combi on enclenche, toujours par raccord rapide étanche à baïonnette, le casque “bubble” (ben ouais, un bocal à poissons rouges !) en polycarbonate, avec un petit coussin amortisseur pour l'arrière de la tête où débouchent les arrivées de la ventilation. Sur le côté un “port” pour brancher le tuyau d'alimentation et boisson, et sur l'avant un genre de “pince nez” pour compenser en “Valsalva” lors des changements rapides d'altitude qui peuvent faire mal aux oreilles.(ceux qui savent compenser sans les mains s'en passeront !) Par dessus, pendant les phases dangereuses où la tête pourrait morfler on porte le célèbre casque blanc muni de visières, dont une est couverte d'une feuille d'or pour filtrer les rayons du soleil.(on la voit sur cette fameuse photo qui a fait le tour du monde…) Dernier détail :la montre. Seule la Speedmaster d'Oméga a passé les tests draconiens de sélection. (température, pression, humidité, saturation O2, chocs, vibrations, accélérations…) Exit Rolex, Longines et consorts. Elle donne l'heure, et la bonne ! Pas besoin de dague, un simple pieu en bois d'olivier béni par un prêtre transsylvanien est plus efficace, à condition de bien viser le cœur. (même recette que pour les vampires, les amateurs de Buffy ou autres True Blood comprendront ) Voilà. Dès que le casque est verrouillé, les ombilicaux sont raccordés au ventilateur d'oxygène portatif (POV, portable oxygen ventilator) qui est porté à la main comme une valise. Il permet un certain refroidissement corporel et aussi de fournir l'oxygène afin de purger l'azote circulant. On prépare ainsi le corps à une certaine décompression et à un fonctionnement sous O2 pur. Il purifie et recycle les gaz, il maintient une certaine pression dans le scaphandre. Lors des sorties extravéhiculaires il est remplacé par le PLSS (portable life support system, autrement dit votre assurance vie…qui fournit O2, pression, refroidissement, moyens de communications, énergie électrique et qui élimine ou recycle les différents déchets et l'humidité ) Il est porté comme un sac à dos. Le scaphandre ainsi équipé pèse 82 kgs ( 14kgs sur la lune, heureusement ! ), le “sac à dos” une trentaine de kilos, donc la “combi” seule une bonne cinquantaine de kilos. Autant dire que la ceinture de plombs est superflue ! Tout ça explique la démarche “de dinosaure” des astronautes avant le lancement. À 5h30 nous amène sur le pas de tir, le fameux “pad 39A” d'où sont parties quasiment toutes les missions Apollo à destination de la lune. Le lanceur, la célèbre Saturn V, est arrivée depuis son gigantesque hangar sur la dalle de béton il y a presque 2 mois. Faut que je vous explique. Tout est mobile: le lanceur, flanqué de sa tour ombilicale est fixé sur sa plate-forme mobile qui est transportée depuis son hangar d'assemblage par un des 2 “crawlers” de la base. Le crawler est un ÉNORME engin(2700T) à chenilles qui peut soulever 6000T et qui avance, chargé, à 1,5kmh max grâce à une puissance de traction électrique de 6000CV. Il faut 90mn pour le démarrer et, quand tu tournes le volant tu sors du virage 25mn plus tard. Il porte la plate-forme de lancement plus le lanceur et sa tour ombilicale le plus verticalement possible et sans à-coups(vu que le lanceur fait plus de 100m de haut) sur une pente à 5% spécialement construite pour supporter les 8500T de l'ensemble. Bref t'as pas intérêt à laisser ton pied dessous… On arrive au pied de la tour ombilicale, c'est l'espèce de tour métallique peinte en rouge qui se trouve tout contre le lanceur. Comme son nom l'indique elle maintient le lanceur “sous perfusion “ et l'alimente en carburant, oxygène, hydrogène, courant électrique, eau, climatisation etc…. Le plein de carburant représente 56 wagons de kérosène, oxygène et hydrogène. On monte dans l'ascenseur. ( ben ouais vous croyez quand même pas qu'on allait grimper les 100m à pieds avec tout le barda ?), on arrive au niveau du bras No9 et on emprunte la passerelle (put...c'est haut !) jusqu'à la “salle blanche”. C'est une espèce de petite cabine plaquée sur le module de commande au niveau de l’écoutille d'entrée. Dernières vérifications avant de pénétrer dans le vaisseau. C'est là que, par tradition, on échange des petits cadeaux symboliques avec l'équipe du pas de tir. On nous a remis un écusson personnalisé ( voir photo) que j'ai échangé contre un maroilles emballé sous vide (avec obligation de l'ouvrir APRÈS le décollage). Jeff a offert les frais de port sur Amaz.. à vie pour toute l'équipe et Bill un exemplaire “de collection”du Windows 1.0 de 1985 qui n'avait pas eu beaucoup de succès (il lui en reste plein dans ses armoires). Après ces petites réjouissances on nous aide à nous “insérer” dans le module de commande(il est 5h45). Les sardines qu'on met en boîte doivent être plus à l'aise que nous. On s'allonge (si on peut dire) dans nos couchettes, on boucle nos harnais et on connecte nos ombilicaux au système du bord. S'ensuit toute une série de vérifications et de procédures, rythmées par les échanges radio entre le vaisseau et l'équipe au sol. Enfin vient l'heure. À 8h27 le bras de la salle blanche se rétracte et pivote. Le feu vert du décollage est donné à 8h28. Le décollage commence à 8h32. Les 5 moteurs F1 du premier étage montent progressivement en puissance pendant 8 secondes avant que les bras de maintien se relèvent, permettant à la fusée Saturn de s'élever grâce à la poussée de 3400 tonnes (155M de Cv). Les 2000T d'ergols (kérosène et oxygène liquide) du 1er étage seront consommés pendant les 2mn30 que durent cette phase. Nous, tout en haut de la fusée, on encaisse tant bien que mal les 6G de poussée, les 90db du terrifiant grondement des moteurs (175db à l'extérieur !) et les vibrations qui font trembler nos corps (à moins que ce soit la trouille…). Au bout de 7 secondes on sait qu'on a dépassé la tour ombilicale, c'était le risque principal de collision. Ouf ! À la radio Houston a pris le relais. ( vidéo d'archives) À H+ 2'43” les moteurs du 2e étage (oxygène /hydrogène) se mettent en route tandis que le 1er étage retombe dans l'atlantique. On est déjà à une altitude de 62kms. On progresse à 24600km/h jusqu'à 185 kms de haut, et 6 mn après on largue le 2ème étage. Le moteur du 3ème étage (même type que le précédent) nous permet la mise en orbite à 190kms. C'est le seul moteur qu'on peut rallumer, les autres ne fonctionnent qu'une seule fois. Là on peut souffler un peu,le temps de faire 2 orbites ½ (les “orbites de parking”) avant d'effectuer “l'injection translunaire”.Pendant le premier tour, quand on passe au dessus de la Bretagne, je jette un œil par le hublot et je dis à Jeff: “Look down ! Below us is the famous 48th parallel ! “ et il me répond en levant les yeux au ciel:” Bullshits ! “ À un moment bien précis calculé par l'ordinateur, on relance le moteur pour s'arracher de l'attraction terrestre et commencer le voyage proprement dit vers la lune . Ça fait 2h44 qu'on a décollé. Une différence également, une fois en orbite, les phases les plus critiques sont derrière nous. Au sol on respire de l'oxygène pur dans les scaphandres mais dans l'habitacle c'est un mélange azote/oxygène (40/60%) qui est utilisé, pour minimiser les risques d'incendie (on se rappelle l'accident d’ Apollo 1 où les 3 astronautes sont morts brûlés lors d'essais au sol). Progressivement l'azote a été purgé et maintenant c'est de l’O2 pur à basse pression qui sature toute la cabine. Nos organismes étant déjà soumis à cette atmosphère depuis l'installation dans le module ce matin, on peut enfin enlever ce p..ain de casque en forme de bocal à poissons rouges. Aahh, ça fait du bien ! Maintenant, autre phase délicate, il faut récupérer le LM (lunar module) qui est dans son carénage en dessous de nous, entre le 3ème étage et l'ensemble module de commande /module de service. ( un petit schéma pour que vous vous représentiez ce légo volant.) À 11h49 le 3ème étage est largué, 7mn après la manœuvre de retournement est effectuée et on récupère le LM.Il faut bien viser le cône au centre de l’écoutille du LM et l'accrocher avec la sonde d'amarrage de la capsule. C'est comme un jeu de foire. Enfin les deux vaisseaux sont solidarisés et les deux demi-tunnels sont verrouillés. À partir de ce moment le vaisseau spatial Apollo constitué du LM (c'était “Eagle” en 1969) et de l'ensemble CSM (command and service module,“Columbia” en 69) est en route vers l'astre sélène. Pour les nouveaux noms de code on s'est mis d'accord : le CSM s'appellera “Enterprise” et le LM… “Nostromo” bien sûr ! Toutes ces manœuvres paraissent compliquées mais grâce à l'appli que les techniciens de chez Mic..soft nous ont mijotée c'est presque un jeu d'enfant. Ils ont installé la Wifi dans le module et on n'a plus qu'à connecter le smartphone et ça marche. On a chacun le sien par sécurité, faut simplement penser à prendre son chargeur et télécharger Google Moon avant le départ. (c'est l'équivalent de Google Earth mais pour la lune,j'vous apprends rien …) Maintenant, faut patienter. C'est la partie la plus calme du voyage. L'orbite lunaire est prévue pour samedi.Les scaphandres sont rangés et on est habillés plus léger, sous-vêtements et blouson, il fait 24°dans l'habitacle. On se repose à tour de rôle, on parle beaucoup. On en a des choses à raconter étant donné que ça fait une paye qu'on s'est pas vu… Mes deux compères suivent quand même leurs affaires à distance grâce à leurs téléphones branchés sur le système de communication du bord. Les repas sont… particuliers. On essaye de manger à intervalles réguliers, quand Houston nous laisse tranquille. On a le choix entre des aliments froids type barres de céréales ou des plats sous vide stérilisés par irradiation présentés en barquettes ou en sachets à ouvrir qu'on “déguste” à la cuillère, ou le même genre d'aliments qui peuvent être réchauffés dans un petit four électrique. On met la barquette dans son logement, on ferme la porte et on lance la minuterie. On nous a fourni aussi des aliments et boissons lyophilisés qu'on réhydrate avec le petit “pistolet” distributeur d'eau chaude ou froide. Un peu d'eau dans le tuyau, on ferme la valve et on avale la mixture quelques minutes après. Les deux américains ne sont pas trop dépaysés question nourriture, mais pour un frenchie c'est quand même dur à avaler,et pourtant j'suis pas difficile. Pour la boisson, le petit pistolet délivre des petites doses d'eau qui correspondent environ à une gorgée. L'hygiène est assez succincte, lingettes et rasage pour ceux qui veulent. Pour pisser il suffit de diriger son jet (40 ml par sec. maxi) dans un genre de cylindre “récupérateur” relié par un tuyau aspirateur au système sanitaire qui pourra l'évacuer ensuite vers l'extérieur (maximum 700ml à la fois) par un simple jeu de soupapes ( ben oui, n'oubliez pas qu'à l'extérieur c'est le vide). Ce système gère également la récupération des urines localement au niveau des couchettes et aussi des réservoirs des scaphandres. Dans une cabine de 6m3 c'est difficile de vidanger sa vessie sans que les 2 autres soient au courant, mais entre gentlemen ça se passe bien. Pour “couler un bronze” c'est une autre histoire. La technique consiste à maintenir un genre de sac plastique dont l'ouverture est adhésive contre son auguste fessier et à recueillir le plus discrètement possible l'objet du délit. Quelques lingettes plus tard le sac (bien fermé, surtout !) est jeté dans le bac prévu à cet effet. Les autres occupants de la capsule s'appliquent à faire semblant de ne rien remarquer,ils sont aidés pour cela par le système de retraitement de l'air qui élimine assez vite les traces de cette activité somme toute assez odorante. Tout doucement (façon de parler ! ) on s'approche et on dépasse la limite où l’attraction de la terre est inférieure à celle de la lune, maintenant c'est elle qui nous attire. (évidemment, c'est pas la moitié du chemin, étant donnée la différence des masses des 2 astres, on est alors à 300 000kms sur les 380 000, distance terre /lune totale) La vitesse du vaisseau a atteint un max de 38000kmh, un minimum de 5000 kmh au niveau de la limite d'attraction de la terre, et maintenant on arrive “sur zone” à 8000kmh. Va falloir freiner d'urgence ! C'est là que le vaisseau se retourne et qu'on rallume le moteur, un peu comme une rétrofusée. Jeff donne un petit coup de gaz, juste 10T de poussée pendant 4mn1/2… Ça y est, à 00h21(samedi) on est en orbite. Faut pas traîner. Après le voyage assez tranquille, c'est l'heure de s'activer. D'abord Houston nous fait faire tout un tas de vérifications et de manipulations diverses. Ensuite faut qu'on prépare le LM. J’égalise les pressions de chaque côté de l’écoutille, puis je tire la poignée. Les 6 verrous se libèrent et la porte s'ouvre vers l'intérieur. On la démonte pour libérer de la place. Le tunnel fait 76 cm de diamètre, il est constitué de deux parties ( une du module de commande et l'autre du LM) verrouillées par 12 pênes et un joint silicone. Pour l'instant il est encombré par la sonde d'amarrage et le cône de guidage. Étant assez habile de mes mains, on m'a choisi pour faire le job. (Bill est gaucher, il a passé son tour) Aidé par radio par un ancien technicien en retraite à Houston, je démonte la sonde en suivant la procédure. Faut y aller mollo car on en aura besoin plus tard. Idem pour le cône, on stocke tout ça dans l'emplacement prévu. La voie est libre, on peut passer. Faut se faufiler dans le tunnel, puis Bill nous envoie le matos. Heureusement que la gravité est réduite, ça pèse quasiment rien. On le laisse tout seul dans la cabine, il fait un drôle de tête. On prend nos portables “ kités Apollo” et un chargeur. Ça remplace avantageusement les ordis d'origine. (en plus on reste en contact par voix et messagerie, pratique !) Je replace le cône d'amarrage et Bill doit faire de même avec la sonde (punaise, il est pas doué…). On referme les deux écoutilles. On purge le tunnel et on se détache de la capsule. Jeff et moi on se regarde sans rien dire. Ce coup ci, ça y est, on est partis ! Le système de guidage “bricolé” sur le smartphone prend le relais, nous on est un peu spectateurs. Les ingénieurs en Floride nous ont téléchargé un tuto en cas de problème mais on espère qu'on aura pas l'occasion de s'en servir… Le moteur freine le LM et on descend doucement, 1000m….600m….200m...Je serre tellement les fesses que mon côlon me remonte jusqu'aux amygdales. Là, j’me rappelle plus bien ce qu'il s'est passé, tout ce boucan… et Houston qui gueule “coupez le moteur !” Je vois Jeff les yeux révulsés qui fait un malaise… Dans un éclair de lucidité je tape sur le bouton rouge. Je sens mes jambes qui résistent…et mon estomac qui m'arrive dans les talons. C'est est sportif comme ascenseur! Il était moins une ! Les palpeurs d’ 1,50 m sous les pieds du LM venaient de donner le signal de couper les gaz… Les absorbeurs de chocs ont bien joué leur rôle. Ça y est, on a aluni. On est dimanche, il est 15h17. Jeff (qui a retrouvé ses esprits) a l'honneur de prononcer la phrase mythique :”Houston, Tranquillity base here, the Nostromo has landed”. On se regarde et on rigole comme des gosses. Une voix venue d'ailleurs résonne dans l'habitacle… Ah oui, on avait oublié Bill qui se faisait de la bile pour nous. (oui je sais elle est facile). On le rassure en lui envoyant un selfie. Ne nous endormons pas sur nos lauriers, on a une mission à accomplir.(façon de parler car on a piqué un petit roupillon, histoire de recharger les batteries.) Ensuite, un petit “en cas” car les émotions, ça creuse. Des aliments faciles à digérer mais qui permettent quand même de tenir quelques heures, on ne sait pas combien de temps durera notre escapade. On jette un œil par les hublots, ça y est, la poussière soulevée par notre alunissage s'est dissipée. On est au bon endroit, on voit même le drapeau américain qui est encore à la même place 50 ans après Apollo 11 ! Il est temps de nous équiper pour la sortie extravéhiculaire. On enlève la combinaison textile, on rabaisse le sous-vêtement pour placer l'espèce de couche-culotte qui protégera le scaphandre en cas de “dégazage” intempestif (ça rappelle des souvenirs à certains contributeurs sur le forum !) puis on introduit son mâle organe dans un genre de pissette reliée à un réservoir autour de la taille par un tuyau souple. Ensuite il faut remonter le sous-vêtement, puis enfiler un gilet parcouru par des tubulures où circule un liquide refroidissant. Le plus contraignant c'est de revêtir le scaphandre, on entre par l'arrière, les jambes d'abord, puis penché en avant la tête et les bras. On se redresse ensuite et on ferme les fermetures éclairs. Reste à placer les chaussons du scaphandre dans les bottes lunaires et les gants dans ceux qui sont renforcés et adaptés pour les sorties . Ne pas oublier de brancher les ombilicaux au fameux “sac à dos de survie” pour pouvoir respirer et être climatisé. On ouvre les robinets et on met le casque après avoir vérifié que tout fonctionne, on finit par le gros casque de protection et on baisse la visière. On mettra les palmes sur la plate forme, y'aura plus de place. Bien sûr, on s'aide l'un l'autre pour s'équiper, sinon c'est pas possible… Jeff me regarde et me fait le signe “ok” bien connu des plongeurs. Je lui accroche son téléphone autour du cou et je lui fait comprendre qu'il pourra me prendre en photo quand je descendrai. On essaye les systèmes de communication, c'est ok. J'équilibre les pressions et j'ouvre l’écoutille. J'aide Jeff à se positionner sur la plate-forme. Je le lâche et il descend les barreaux un à un. Arrivé au dernier il marque un temps d'arrêt et il pose la palme gauche ( comme Armstrong !) sur le sol lunaire et prononce la phrase qu'il avait préparée: “ That ‘s one small step for a man , one giant leap for spearfishing ! “ À Houston ils sont tous écroulés de rire ! À mon tour de descendre. J'arrive sur la plate-forme et je descends l'échelle. J'attends que Jeff me prenne en photo ( pour frimer une fois revenu sur terre…). Je pose le pied (la palme) presque au même endroit, mais moi j'ai rien à dire. On dirait qu'on marche sur un sol couvert de farine grise. Faut s'habituer à marcher sans trop forcer parce qu'avec cette faible gravité on aurait vite fait de décoller. On prend le matos dans les coffres à équipement situés sur les côtés de l'étage de descente du LM. C'est la partie du vaisseau qui reste sur la lune, nous on repartira dans l'étage de remontée, la partie haute où se situe l'habitacle. Je me rappelle que c'est à ce moment qu'on a enlevé les palmes,elles nous seraient à rien, c'était particulièrement gênant pour marcher. Bon, le sponsor voulait les voir sur les photos…c'est fait. Petit coup d'œil sur Google Moon pour repérer les épaves à proximité. Heureusement l'étage de descente d'Apollo 11 n'est pas trop loin. C'est un bon spot à poissons-lunes (guide du chasseur sous marin, page 69). Je regarde vers la terre et je me dis :” Quelle visi de malade ! 380 000kms quand même !” Pas de vent, pas de vagues, pas de courant. Température… disons entre +120 le jour et-250 la nuit. T'as intérêt a être bien équipé. Je tape sur l'épaule de mon binôme et je lui montre l'épave. Il répond :”Search and destroy !” Il est gonflé à bloc. Nous v'la partis en trottinant , en faisant gaffe de ne pas se casser la figure, ça serait ballot de trouer sa combi ( enfin, son scaphandre…) On respire bien, l'oxygène arrive dans le “bubble” casque par l'arrière de la tête. Le refroidissement marche très bien, par le mouvement du gaz qui est récupéré au niveau des membres, et aussi grâce à la circulation des fluides dans le réseau de tuyaux. Pour l'instant on a le soleil dans le dos (ça chauffe un peu !) et c'est un avantage pour la chasse… les poissons auront la lumière en pleine tronche. Arrivé devant l'épave, je charge le fusil. J'ai du mal à voir l'encoche à cause du casque, mais j'y arrive à tâtons. La flèche d'argent brille au soleil. Je commence un “genre” d’ agachon devant la tuyère du moteur qui pourrait servir de cachette. Rien. À ce moment là j'ai un doute, je me retourne et je vois mon Jeff qui est aussi en position avec son flingue chargé pointé dans ma direction. Je te l'engueule vertement et je lui fais comprendre que je ne tiens pas à finir avec une flèche dans le fémur… (histoire connue !) On fait le tour de l'épave, “ à l'indienne”, sans plus de chance. On décide de changer de zone, ici c'est mort. On rejoint une autre épave pas trop éloignée, une carcasse d'un étage de remontée. Cette partie était larguée par les équipages une fois qu'ils étaient revenus dans la capsule. Devenue inutile, elle finissait sa mission en s'écrasant sur le sol lunaire. Vu la faible pesanteur sur la lune les dégâts étaient minimes. Sur l’écoutille grande ouverte on voit des traces gluantes de bave de poissons-lune. Je fais un signe de la main à mon binôme (il n'a pas fait le Viêtnam mais il comprend tout de suite !) Tout à coup, un mola balèze surgit du dessous de l'épave. Je l'aligne rapidement mais je ne peux pas assurer le coup. Je ne dois tirer qu'à coup sûr, dans le cœur, le killshot est obligatoire. Elle me regarde de son œil cruel et sournois de bête fauve et d'un coup de queue elle se met à trou dans l'épave par l’écoutille ouverte. Je dis “elle” parce que je l'ai reconnue : c'est notre “contrat”, alias Sarah Connor. On se sépare :Jeff reste à l’ agachon en face de l'ouverture tandis que je me faufile à l'intérieur. C'est pas très grand mais c'est plein de recoins qui sont autant de cachettes. À la suite du crash c'est un véritable capharnaüm là dedans. Mes yeux commencent à s'habituer à la pénombre, un peu de lumière entre par les petits hublots alors qu'à l'extérieur le soleil est éclatant. Je progresse prudemment en m'accrochant comme je peux aux différents éléments de la cabine en essayant de me faire discret sans heurter la carlingue avec tout le harnachementque j'ai sur le dos . Soudain, je “sens” une présence :”Elle” est là, tapie dans l'ombre du tunnel d'accès. Je bouge lentement mon fusil dans sa direction, je l'aligne mais l'angle de tir n'est pas encore parfait. Ne pas tirer, pas encore… Au bout d'un moment qui m'a paru une éternité elle s'avance de quelques centimètres. L'occasion est trop belle, je lâche ma flèche argentée qui part sans un bruit et pénètre dans le cœur, derrière l'ouïe, un peu au dessus des pectorales. À ce moment une phrase me passe par la tête : “Hasta la vista, baby !” Dans un dernier sursaut brutal elle repart dans son antre en m'entraînant derrière elle. J'ai oublié de desserrer le frein du moulinet et comme je pèse 6 fois moins que sur terre je fais pas le poids… Heureusement ce n'était qu'une dernière réaction réflexe et elle retombe mollement sur le plancher métallique. Ça y est, c'est fait. Un immense sentiment de soulagement m'envahit. J'ai un mal de chien à remonter son corps et l'amener à l’écoutille. Je préviens Jeff que je vais sortir, je tiens pas à servir de cible. Quand il voit le bestiau il lève le pouce en signe d'admiration. Une fois dehors on fait la traditionnelle photo du “trophée”. Ça sera aussi la preuve qu'on a réussi. Un petit coup de fil pour rassurer Bill et surtout pour lui demander de nous attendre !-on ne sait jamais, s'il lui prenait l'envie de repartir( LOL) !- L'excitation est retombée. La réalité s'impose à nous. On envoie la phrase codée aux autorités sur terre : “ Houston, we have no more problem !” Nous remettons le cadavre dans le vaisseau fantôme et nous repartons vers notre taxi en faisant quelques photos souvenirs, notamment un très beau lever de terre . Au cours du trajet on fait un petit détour pour essayer de démarrer le rover (véhicule lunaire) laissé là par une des dernières missions, malheureusement la batterie était déchargée. On ramasse quelques cailloux, ils feront d'originaux presse-papiers sur nos bureaux respectifs (bien sûr on pense à en prendre un pour Bill, c'est la moindre des choses !) Une fois remontés à bord de notre vaisseau on a un petit pincement au cœur en regardant par le hublot. Il nous faut quitter cet endroit à la fois si hostile et si attachant.Avant de fermer l’écoutille on bazarde par dessus bord tout ce qui ne sert plus à rien(surtout les sachets pleins de merde !) . On a un sentiment de honte car, sur terre, aucun de nous ne ferait une chose pareille.Maintenant il faut re-pressuriser l'habitacle pour pouvoir enlever le casque et se déshabiller. Un petit repas “sur le pouce” et un petit roupillon pour nous remettre de nos émotions. Vient le de partir. D'abord, on s’assure qu'il n'y a pas de “passager clandestin” dans le module. On a tous vu “Alien” et on voudrait pas faire la même connerie que Ripley… Une fois la check-list vérifiée j'appuie sur le bouton “start” à 17h54 (on est lundi) . Le moteur démarre (heureusement !) et les boulons explosifs libèrent l'étage de remontée du LM. On abandonne l'étage de descente qui s'ajoutera aux plus de 800 objets (180 tonnes environ) que “l'homme” a laissé là-bas. Bill commence à s'emmerder dans le vaisseau. On rejoint l'orbite du CSM, cette fois ci c'est le LM qui joue le rôle “actif”. Grâce au dispositif de visée j'arrive à reconnecter la sonde d'amarrage sur le cône de la capsule. Comme à l'aller, on dégage le tunnel de jonction et on retrouve Bill. Les retrouvailles sont mémorables. Pendant la trentaine d’orbites qui suivent on effectue toutes sortes de vérifications puis on largue le LM qui va rejoindre ses “frères” en s'écrasant sur la lune. On s'en sépare quand nous sommes sûrs que tout est ok. En cas de panne il pourrait nous sauver la vie en nous ramenant à la maison comme il avait ramené l'équipage d'Apollo 13 en 1970. Au moment où Houston nous donne le top Bill remet le moteur en marche pour l'injection transterrestre, on s'arrache de l'attraction lunaire. Objectif : Terre ! On rentre au bercail. Je vous épargne le voyage de retour, c'est le même qu'à l'aller avec l'excitation en moins et la terre en ligne de mire à la place de la lune. On approche. Le module de service est largué à 16h21 le jeudi. À 16h35 on rentre dans l'atmosphère à 11000 m/s (heureusement, pas de contrôle radar sinon Bill perd tous ses points !) Le module de commande (la “capsule” quoi…) s'est retournée et le bouclier thermique commence à se désintégrer afin d'absorber l'énergie du frottement contre les couches atmosphériques. Heureusement, il pèse plus d'une tonne (¼ de la masse de la capsule) et sa température monte à 2700° pour dissiper les 86000Kw d'énergie cinétique. Nous, à l'intérieur on est un peu en sueur à cause des 40° et des 6G qu'on encaisse… Puis les 3 parachutes s'ouvrent et à 16h51 c'est le “splashdown” dans le Pacifique. Les ballons flotteurs se gonflent pour redresser l'engin et les plongeurs de la Navy arrivent en pneumatique pour nous aider à sortir de notre boîte à sardines. On a quand même les guibolles qui flageolent et malgré notre aisance dans l'eau on fait pas trop les fiers et leur aide est bienvenue. La première bouffée d'air pur est un régal… “Voilà, c'est fini” comme dit Jean-Louis. J'espère que vous êtes restés jusqu'à la fin. J'ai mis quelques photos de ma collection perso,( celles qui sont montrables) et des images d'archives pour illustrer un peu la technique. PS: si vous tombez là-dessus lors d'une apnée au large de la Floride ,pensez à nous( restes de moteurs de la fusée Saturn)...
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