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Je m'accorde quelques heures pour enfin me jeter à l'eau. Le jour se lève, et j'enfile ma combi à l’abri de ma voiture. La tram souffle plutôt fort et ça caille ! Quelques pas et me voilà au bord de l'eau. Les palmes sont vite chaussées, il me tarde tant de mettre la tête sous l'eau. Je plonge enfin, un filet d'eau glaciale traverse la sous-cutale le long de ma colonne... Bouhhh, je vais pas m'arrêter pour si peu, mais l'eau est bien froide. Premiers mètres parcourus dans l'eau chargée, j'y vois pas grand chose et commence mon premier agachon. Le soleil naissant est voilé la lumière pénètre peu. Je me met donc face au soleil pour jouer avec les contre jours. Sur ma droite sort soudain de la brume une forme esseulée, plutôt oblongue, j'hésite, je ne reconnais pas la forme et soudain je me dis "un petit limon" ! Je lâche la flèche sur... une saupe... Rho merde elle est fine et ne ressemble pas aux saupes, elle était seule alors qu'elles se baladent plutôt en banc généralement et pèsera un peu plus de 800 grammes, je me suis fait avoir... je suis super déçu. Je continue mes agachons, m'appliquant consciencieusement, quelques sars à peine maillés et je n'ose pas tirer. Il faut dire que l'expérience avec la saupe me fait dire que je ne perçoit pas très bien les choses. Mes apnées sont honorables malgré le froid, entre 2 et 2'20. J'ai tellement peu profité ces derniers temps que je me fais un point d'honneur à être le plus propre techniquement. L'eau s'éclaircit alors que je change de zone, le courant se fait sentir et la vie devient plus présente. De grand bancs de saupes m'entourent, le spectacle est très agréable. Mais toujours rien quand... calé au fond depuis moins d'une minute surgit de nulle part un banc, que dis-je... un mur de mulet se présente à moi, il y en a partout. Ils sont plutôt maigres, le frais passé sans doute.... J'en prélèverai un. Puis deux... et trois. Rassuré je me décide d'être plus patient, en me disant qu'il y aura peut être du gros prédateur. Mais elles ne sont pas stressées, pas de sériole ou de liche dans les parages, mais des loups, plus loin, moins téméraires. Je pousse un peu mes apnées et j'en prendrais un de 850 grammes, puis un autre d'1k2. La pêche et largement faite, je traine un peu pour observer ce spectacle magnifique de ce mur de mulets qui semble me suivre. En plus avec l'eau froide la batterie de la camera n'en peu plus. Alors je me dis, un dernier agachon et sur le sable et je rentre. J'espère toujours le gros prédateur. J'entame ma coulée, discrètement, et je me pose au fond. Les mulets arrivent vite et je patiente. J'attend un frémissement dans le banc, une fuite synonyme d'un beau poisson. Je suis au fond depuis 1'30 au moins et rien quand un loup surgit du banc, je l'aligne et le voilà sur le fil séché. Je palme pour aller récupérer et vient me narguer un spécimen que j'estime à 3 / 3.5 kg. Il me regarde, je le regarde... il gagne cette partie. Je remonte avec mon poisson de 1k4 et je rentre transit de froid. Je suis content de ma sortie, ça fait plaisir de voir de la vie et surtout d'avoir pu trouver le temps pour me mettre à l'eau. Le petit montage en suivant. J'espère à très vite a + les chassous https://vimeo.com/147201651