Ch'ti max Posté(e) le 8 janvier 2023 Posté(e) le 8 janvier 2023 Un podcast de 20 mn sur la pêche à la langouste verte le long des côtes mauritaniennes dans les années 50. C'est de la pêche au filet, y a quand même un peu de plongée mais le spot n'est pas... ordinaire. Témoignage authentique d'un marin qui a participé à ces campagnes de pêche. "Jacques Nouy, souvenirs de pêche à la langouste verte " sur https://www.francebleu.fr/emissions/histoires-salees/jacques-nouy-souvenirs-de-peche-a-la-langouste-verte via @radiofrance Citer
YOUN.29 Posté(e) le 8 janvier 2023 Posté(e) le 8 janvier 2023 L'age des des ports langoustiers finistériens Douarnenez et Camaret sur Mer.👍 Citer
maigrat Posté(e) le 8 janvier 2023 Posté(e) le 8 janvier 2023 J'avais lu un "Chasse Marée" spécialement édité à cette épopée et dans mes souvenirs c'était de la langouste rose ! Bref une époque dorée tant qu'elle était pêchée aux casiers puis sont arrivés les chaluts et les filets maillants ont fini le boulot comme sur d'autres ressources malheureusement . Citer
OUZIO Posté(e) le 8 janvier 2023 Posté(e) le 8 janvier 2023 Les langoustiers de Camaret/s/Mer...Sacré bateau ils traversaient le golfe de Gascogne aller/retour pour aller sur le banc d'Arguin remplir de langoustes leur coque toute trouée* Souvenir aussi du Bel Espoir ex-langoustier, bateau du Père Jaouen, croisé lors des championnats de France de C.S.M. a Camaret alors qu'il était en cale sèche pour calfatage et que je retrouverais, suite a une avarie dans le port de Diego Suarez (Antsiranana), 12 ans plus tard lors de son passage a Mada . Aidé par deux encadrants j'avais eu a mon bord un petit groupe de leurs jeunes pensionnaires pour aller de St Marie vers le cap Masoala, le voyage avait été très mouvementé car "l'équipage" était particulièrement "turbulent". * Coque trouée sur toute la partie centrale pour alimenter directement les viviers en eau de mer . Citer
maigrat Posté(e) le 9 janvier 2023 Posté(e) le 9 janvier 2023 Oui coque trouée pour alimenter le vivier avec le stress sur la route du retour en cas de changement brutal de température de l'eau et le risque d'avoir de la "casse" dans les langoustes, c'est arrivé parfois ! Citer
Ch'ti max Posté(e) le 9 janvier 2023 Auteur Posté(e) le 9 janvier 2023 il y a 33 minutes, maigrat a dit : le risque d'avoir de la "casse" dans les langoustes, c'est arrivé parfois ! Descendre dans le vivier régulièrement pour retirer les bestioles clamsées était obligatoire pour pas contaminer le reste de la cargaison. Alimenté en air parfumé au gasoil par un narguilé et habillé des premières combis "Cousteau"* dans les eaux froides de l'Atlantique ça devait pas être une partie de plaisir...😕 *La même combi pour tout le monde... quelque soit le gabarit... Citer
maigrat Posté(e) le 9 janvier 2023 Posté(e) le 9 janvier 2023 Il y a 21 heures, Ch'ti max a dit : Descendre dans le vivier régulièrement pour retirer les bestioles clamsées était obligatoire pour pas contaminer le reste de la cargaison. Alimenté en air parfumé au gasoil par un narguilé et habillé des premières combis "Cousteau"* dans les eaux froides de l'Atlantique ça devait pas être une partie de plaisir...😕 *La même combi pour tout le monde... quelque soit le gabarit... Sùr que la pêche pro à cette époque comme beaucoup d'autres travaux manuels à terre aussi ce n'était pas une partie de plaisir les conditions de travail étaient rudes à l'image de l'époque, j'ai eu la chance de parler à mes débuts avec des anciens qui ont connu cette époque ben il fallait en avoir dans le pantalon pour faire marin-pêcheur . Pour la pêche cela s'est bien amélioré sur les ponts et les manoeuvres mais la mer reste la mer ça bougera toujours et parfois beaucoup trop si on est trop gourmands et pas raisonnables ! Mais encore aujourd'hui ça reste compliqué parfois, tiens d'autres ont plus de talent pour en parler si tu as FB ce récit décrit bien comment cela peut être parfois même de nos jours même avec toutes les améliorations de la technologie, j'ai fait quelques marées sur ce type de bateaux je peux le confirmer rien n'est exagéré ou déformé . https://www.facebook.com/christ.moi.40/posts/pfbid02cw2X8Faqiyfrd4TeZ3TnyDBobfKpF9Tu2hpmvaNXe1nUJbRarUWTTpLyR5mzv6MMl Labelle Christophe nrestodopS 52lir31g94lc8503a7hge29f0m329u ué001m2mvi2rgm039i · Bousquet Eric nrestodopS 52lir34g94lc8506a7hge19f0m319u ué001m2mvi2rgm039i · Lorsque tu ouvres la porte des couchettes tu ne sais pas comment réveiller les gars qui ne dorment que depuis 4 heures, il règne une odeur d’haleines fétides mélangée à l’humidité de la transpiration et des chaussettes encore mouillées. Tout est en vrac la mer à été forte durant cette courte période de sommeil, les sacs sont à terre mélangés avec du linge salle peut importe l’odeur du linge de 3 ou 4 jours du moment qu’il soit sec… Les mains sont endolories, les plaies faites par les épines dorsales des bars et des grondins ont enflé et les tendinites pour certains font mal jusqu’aux coudes, les avant bras et le dos ne sont que douleur, tu as l’impression que tes ongles vont se décoller. Putain !!! J’allume : - C’est l’heure les gars dans une ½ heure, sur le pont Durant ces 2 semaines la mer a été forte tous les jours nous avons travaillé avec des vents quotidiens de 40/45 nœuds et des rafales jusqu’à 60 nœuds (120km/h). Sur le pont ce n’est que désolation, la pêche est meilleure sur fileyeur lorsque la mer est forte, le bruit incessant du moteur 12 cylindres et des engins hydrauliques couvre les hurlements muets des poissons que l’on étripe. La mer est forte la pêche sera bonne nous transformons de la ressource primaire en cash, nous sommes des orpailleurs. La fatigue se lit sur les visages au fur et à mesure que la journée avance, nous avons des morves au nez qui coulent sur nos moustache de trois quatre jours, comme des enfants encagoulés dans des bacs à sable des jardins publics au mois de novembre. Nos visages sont maculés d’encre de sèches, d’éclats d’écailles et de tripes de poissons. Parfois un embrun plus violent que les autres balaie le pont et ce sont nos yeux remplis de sel qui pleurent pendant 5 minutes le temps que nos glandes lacrymales rincent nos paupières. Parfois il faut monter au vireur parce que le filet est décapelé (décroché), les mouvements de houle te font monter de 5 à 6 mètres et tu te fais balayer par un embrun, le tout dans des hurlements pour aller vite il ne fait pas bon rester là haut de nuit, les gars derrière ont l’intérêt à vite réagir. La puissance de la mer est difficile à décrire dans de telles conditions normalement on est mort, ce ne sont que : les astuces, l’expérience, l’ingéniosité diabolique des hommes qui nous permettent de nous adapter dans de telles conditions. Je ne sais pas qui a dit « il y a 3 types d’hommes : les vivants, les morts et ceux qui prennent la mer » !!! Tout est lourd tu sens que tes forces, ta capacité musculaire sont diminuées, au roulis les paniers de 50kg de poissons balaient le pont de bâbord à tribord en fauchant un gars comme un boulet de canon atteignant la première ligne d’un bataillon de soldats napoléoniens, les coursives peuvent avoir de l’eau jusqu’à hauteur des mi cuisses et tu as l’impression que tu pourrais être happé par un sabord comme un vulgaire étron au fond des chiottes. Mais quoiqu’il arrive nous devons envoyer des filets à l’eau, 40 / 50 km par jour, que nous devons virer, puis il y a le travail dans la cale, le glaçage de la pêche et là aussi les piles de bacs de poissons ne demandent qu’à s’écrouler sur toi. Nous ne ressemblons à rien nous sommes répugnants, pourtant il nous arrive de manger des homards comme jamais vous n’en avez vus, aux dernières marées nous avons mangé des langoustines à 9 tous les jours. Nous gardons notre dignité, mais c’est quoi la dignité ? lorsque tu passes 3 semaines en mer 1 semaine à la maison dont 3 jours à récupérer, pour la plupart des gars la vie de famille est décousue : plus de femme, alcool, drogue… Je suis triste de partir si longtemps sans pouvoir donner de nouvelles. Sarah, Léonie et Thelma sont inquiètes, je ne parle pas de Zacharie, à l’ instant où j’écris son chalutier vient de quitter la Côtinière. Il y a entre lui et moi des codes qui se sont établis nous savons ce que nous vivons mutuellement, lui à 18 ans et moi à 46 ans. La pêche au large reste une expérience inoubliable et riche en enseignement. Mais j’espère que la mer restera immuable devant les cicatrices invisibles que les hommes lui font. Nous marins pêcheurs elle ne fait que nous user et n’oublions pas que nous ne rentrons que parce qu’elle le veut bien. Citer
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