A la chasse sous-marine : le barracuda

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Classe: Osteichtyes (poissons osseux) / Actinopterygii (poissons à nageoires rayonnées). Ordre: Teleostei (poissons à squelette ossifié) / Perciformes. Famille: Sphyraenidae ()

La famille des Sphyraenidae comprend 18 espèces différentes mais morphologiquement assez proches. Il n'existe qu'un seul vrai barracuda (Sphyraena barracuda) que l'on reconnaît à ses tâches noires en dessous de la ligne latérale et à l'absence de chevrons. Les autres espèces que nous connaissons bien en Méditerranée ou en Afrique de l'ouest devraient porter le nom commun plus approprié de bécune.



Sphyraena afra	Sphyraena viridensis	Sphyraena afra

IDENTIFICATION

Le corps est puissant allongé et cylindrique. La tête est longue et large, le museau pointu. La bouche est largement fendue et armée de fines dents tranchantes, tant sur les mâchoires que sur le palais. Les 2 nageoires dorsales sont courtes et éloignées l'une de l'autre. La première avec 5 épines, la seconde est molle et opposée à l'anale. La caudale est en V, les pelviennes sont en position abdominale et les pectorales sont courtes et basses sur les flancs. Leur robe est le plus souvent argentée, et la plupart des espèces arborent une vingtaine de chevrons plus sombres sur les flancs.

Les 3 petites bécunes de méditerranée (Sphyraena chrysotaenia, Sphyraena sphyraena, Sphyraena viridensis) mesurent 45 cm, 60 cm et 100 cm tandis que la grande bécune africaine (Sphyraena afra) et le barracuda (Sphyraena barracuda) mesurent jusqu'à 2,20 m pour 50 kg.

DISTRIBUTION

Les bécunes et le barracuda sont des pélagiques côtiers des mers tropicales, subtropicales et tempérées chaudes.

Ces poissons de pleine eau vivent entre 0 et 75 m de profondeur. Ils fréquentent tous les types de biotope : les eaux côtières, les estuaires et les lagunes, les ports et les barrières coralliennes à la recherche de nourriture.

COMPORTEMENT

Excellents nageurs et redoutables prédateurs, célèbres par leur voracité et leurs attaques brusques. Ils chassent les aiguilles, les muges, les bonites, les crevettes…
Les poissons de petite taille sont grégaire*, ils se déplacent en petits groupes. Les grandes bécunes sont plutôt solitaires. L'imaginaire collectif a fait des " barracudas " un poisson dangereux pour l'homme. Les accidents rescencés sont moins nombreux que vous l'imaginez. D'abord toutes les espèces n'ont pas la même réputation. A commencer par nos bécunes de méditerranée qui ne représentent aucun danger pour l'homme, sauf à s'exposer à ses morsures lorsqu'il est fléché, mais ceci est valable pour n'importe quel poisson dans sa tentative désespérée d'auto défense. En un mot, ne pas mettre sa main dans sa gueule.
On parle plus souvent à propos des espèces africaines, de comportement agressif voire d'attaque du chasseur après un tir réussi ou pas. Dans le doute, mieux vaut assurer son tir et être deux pour sécuriser l'action car un obus de 20 kg et plus lancé par l'instinct de survie fait très mal où il touche.

TECHNIQUE DE CHASSE

Les espèces méditerranéennes sont plus farouches que leurs cousines des tropiques. Il faudra ruser davantage pour les approcher. L'agachon semble la technique la plus appropriée pour les mettre en confiance. Sous les tropiques, l'eau est parfois moins claire mais le barra moins farouche. Il importe de se faire remarquer et d'attirer ainsi le poisson de pleine eau à remonter vers la surface. Il suffit de faire un peu de bruit, de porter des couleurs vives, quoi que ! de manipuler un leurre ou un objet quelques mètres sous soi et si barra il y a dans le coin, il va venir voir l'intrus. Se laisser couler entre 10 et 20 m, rester immobile, suspendu entre deux eaux et le voir arriver, marche bien aussi. Combien de fois m'est-il arrivé de tourner la tête et de le voir derrière moi à moins de 2 mètres immobile, attendant je ne sais quoi.

Dans tous les cas un tir bien placé se situe au milieu du corps, dans la colonne si possible, de ¾ arrière, c'est à dire lorsque le poisson est passé. Une fois fléché à cet endroit vous limitez les risques d'un départ foudroyant dans votre direction et passé le rush de l'impact, vous verrez que le barracuda se fatigue vite. Même immobile et sans réaction, il reste dangereux lorsqu'il faut s'en saisir.

Ce poisson est délicieux tout simplement grillé, aromatisé avec les herbes du pays. Attention il n'est comestible dans les zones où la ciguatera sévit. Se renseigner avant !