magazine / poisson / le labre

Labres verts, bleus ou noirs, il y en a pour tous. Le débutant y perd son latin. Il existe autant de noms vernaculaires que de couleurs. De la Côte d'Azur au Languedoc en passant par la Corse et la Provence, les membres de cette famille aux comportements similaires, portent des noms évocateurs : roucaou, lucrèce, vache, lasagne, queue bleue, merle…

C'est le poisson du débutant par excellence qui ajouté à la bouillabaisse ne gâte rien. Vous remarquerez qu'il y a des jours avec et des jours sans. L'influence des vents et des courants est déterminante. Lorsque que le vent dominant tombe (mistral ou tramontane) et que l'eau est claire les labres sont hors de leur trou et circulent sur le fond entre les algues et les rochers. Le labre n'est pas un poisson très rapide mais il a l'art de se glisser dans les posidonies pour disparaître dans son repaire hors de vue. Retrouver son abri est difficile. Avec de la persévérance et de la ruse vous finirez bien par en localiser un. Si vous ne pouvez pas le tirer aujourd'hui vous reviendrez demain car le labre s'installe sur un territoire et y demeure.

Pour multiplier les chances de les rencontrer et de trouver sa cache, il faut circuler au fond comme eux, parcourir plusieurs mètres en profitant du relief pour se cacher. Cette chasse a un sens à condition de se limiter à une maille respectable d'au moins 300 grammes. A trou, à la coulée ou à l'agachon selon les circonstances, toutes les techniques sont valables à condition de savoir rester discret et d'employer la ruse pour susciter leur curiosité ou endormir leur méfiance.

On raconte qu'aux débuts de la chasse sous-marine, les labres se cachaient la tête dans les algues pour se dissimuler aux yeux du chasseur. Difficile à croire, non ?

EDK
(Apnéa n° 120)
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