BRICOLAGE / confectionner une pissette

Par Samuel Fogolin
L’usage de la pissette est apparu en masse parmi les chasseurs assidus il y a une dizaine d’années seulement. Dans ce domaine H. Dessault fut un précurseur pour l’avoir très tôt proposé sur ses modèles. Globalement il n’existe que très peu de réticents à l’usage de la pissette chez les confirmés tant les avantages sont importants :

- Hygiène renforcée
- Risques de maladies et d’infections évités (brûlures mais aussi otites)
- Plus grande décontraction du chasseur dans la pratique
- Plus grande longévité de la combinaison
- Sans compter bien des reproches évités de la part de son entourage !

Beaucoup de fabricants proposent désormais une pissette en option sur leur catalogue ; néanmoins, les grandes marques plus largement diffusées à l’échelle mondiale (Beuchat, Cressi, Imersion, Sporasub…) sont restées indifférentes à cette innovation pour la simple et bonne raison que la standardisation de la pissette reste difficile à mettre en œuvre à grande échelle.

Dans ce contexte, le chasseur bricoleur (modeste) se retrouve souvent dans l’obligation d’installer soi-même sa pissette. Difficile quand on vient d’acheter une combinaison toute neuve ! Ce petit article est surtout destiné à dédramatiser la situation et encourager les chasseurs à se convertir à la pissette. A l’aide de descriptifs et de photos, vous trouverez un procédé simple, sans fioritures pour customiser votre combi.

Avant de commencer l’ouvrage

Globalement, la pissette possède des caractéristiques variables selon les individus :
- La longueur, la largeur de la pissette en fonction de ce que Dame Nature à bien voulu donner à chacun.
- L’emplacement de cette pissette sur le pantalon en fonction de la longueur des jambes et du bassin.
L’installation de la pissette dépend aussi des caractéristiques propres au type de combinaison utilisé :
- L’épaisseur du pantalon ; un pantalon trop fin (3 mm) demandera une installation minutieuse de la pissette (voir ci-dessous).
- De même que le type de revêtement de la combinaison comme le néoprène lisse demandera quelques précautions.

Matériel nécessaire à l’installation

- Une plaque de néoprène récupérée sur une ancienne combinaison ou un chausson pour la réalisation du cylindre. Il est recommandé de n’utiliser que des épaisseurs modestes (<5 mm) puisque la pissette se placera en dessous de la sous-cutale.
- Un tube de colle néoprène noire, à collage rapide (type Cressi, Picasso…)
- Un crayon à marquage blanc ou une simple craie. Du papier et un stylo.
- Du fil solide et une aiguille pas trop grosse. Ne pas oubliez le dès !!
- Une petite paire de ciseaux fine en bon état (bouts pointus).
- Il va de soit que préalablement, on devra faire si possible un plan sur papier en fonction de ses propres dimensions : largeur, longueur…

Réalisation du cylindre

De forme conique, le cylindre doit permettre de laisser passer le sexe facilement à l’habillage sans laisser passer trop d’eau. La partie la plus large doit donc être parfaitement ajustée. Ensuite, le cône se rétréci afin de se terminer en biseau pour laisser passer le jet.

Schéma simplifié de la pièce

Découpe de la pièce dans du néoprène lisse

Ici, la découpe de la pièce a été réalisée dans du néoprène lisse, plus facile à coller mais plus fragile.

Attention de :
- Ne pas surestimer les dimensions même si c’est tentant pour frimer à l’habillage.
- Attention de ne pas adopter une forme trop conique type pointe qui aura tendance à contracter le bout et provoquer l’inconfort.
- Prévoir la base du cylindre assez grande pour coller les deux extrémités aux bonnes dimensions du sexe.

- Le collage en longueur se fait bord à bord après avoir appliqué la colle néoprène sur les deux longueurs. Si, dans la majorité des cas, vous disposez d’un cylindre avec revêtement jersey, je vous conseille de faire un point de couture sur toute la longueur afin de solidifier la "bête". Rappelons que la couture sur ce type d’habillement ne perce surtout pas le néoprène de part en part. C’est la fameuse technique de couture en surjet. Pour ma part, j’applique de la colle néoprène sur le point de couture après avoir terminé.

Le collage de la pièce

Tracé et découpage sur le pantalon

Il s’agit bel et bien de la partie la plus facile de l’ouvrage mais psychologiquement délicate pour ceux qui viennent d’acheter un beau pantalon tout neuf. Voici les étapes nécessaires :
- On enfile le pantalon, à l’endroit si possible pour éviter toutes erreurs grossières,
si vous voyez ce que je veux dire…
- On place le cylindre à l’endroit souhaité, pas trop haut, ni trop bas.
- On trace le cercle à l’aide d’une craie blanche ou un crayon blanc autour du cylindre.

Collage du cylindre sur le pantalon

Maintenant que vous avez un joli trou dans votre pantalon, il ne vous reste plus qu’à coller la pièce bord à bord. Attention :
- Le collage ne se fait pas sur le pantalon mais sur l’épaisseur de celui-ci, donc la pièce se rentre dans le trou avant le collage.
- On fait également bien attention d’appliquer la colle néoprène sur les deux parties.
- Enfin, pour le collage, je conseille plutôt de retourner le pantalon côté néoprène tranché afin de pouvoir exercer un meilleur maintien au moment du collage.

Le collage de la pièce sur l’épaisseur du pantalon

- Petite astuce : afin de créer une pissette sur un pantalon fin (3mm), j’utilise une technique qui permet de mieux fixer la pièce au niveau du collage. En effet, l’épaisseur du pantalon étant limitée pour faire un bon collage entre les deux pièces de néoprène, l’astuce est de rajouter à l’intérieur du pantalon une autre surface de néoprène que l’on colle. La pissette vient alors se coller sur l’épaisseur du pantalon découpé ainsi que sur la pièce.

Collage de la pissette sur un pantalon de 3mm (photo)

- Pour terminer : après avoir retourné le pantalon dans le bon sens, il vous restera à faire un petit point de couture en surjet pour solidifier le tout. A terme, vous aurez besoin de faire quelques vérifications sur le bon collage de l’ensemble au fur et à mesure de vos sorties.

Un point de couture et de colle au final

Samuel Fogolin
© avril 2005

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