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magazine / technique / les mulets

Le mulet est un poisson présent sur nos côtes toute l'année. De fait on en capture en toutes saisons à condition de connaître les endroits de passage ou de rassemblement.

Tant qu'il ne perçoit pas de danger, un banc de mulet nage tranquillement, sans se presser dans la même direction. En l'absence de mouvement suspect du chasseur pendant un agachon, le banc ne déviera pas sa trajectoire et passera tout près de vous. Il devient alors un banc de cibles faciles. Si vous essayez de suivre un banc de mulets dans l'espoir d'en tirer un, vous vous essoufflerez très vite sans résultat. Son air bête nous trompe toujours sur sa faculté à maintenir l'exacte distance de sécurité entre lui et la flèche. Pour le tirer dans ces conditions il faut appliquer la même technique qu'avec le loup. Il faudra attendre que le banc croise juste en face et à bonne distance pour pouvoir tirer.

Un banc de mulets a une attitude bien particulière face au chasseur en train d'agachonner. Lorsque le banc arrive, les premiers poissons dévient imperceptiblement pour venir observer cette chose étrange, sans toutefois lui donner d'importance excessive. Cette correction de trajectoire ne suffit pas pour que les poissons de l'avant-garde soient à portée de tir, mais les suivants modifient leur trajectoire pour se rapprocher de cet objet bizarre qui a détourné l'attention des conducteurs du banc. Eux aussi ils veulent voir ! Mais ils ne se sont pas rendus compte que cette nouvelle trajectoire les conduit à distance de tir. Les premiers poissons n'ont pas donné l'alerte, le chasseur est immobile, il ne semble pas y avoir de danger à poursuivre dans cette direction pour satisfaire sa curiosité. Ce genre de situation se produit dans des eaux claires et calmes en chassant à l'agachon ou en demie-coulée en bordure de côte. Il existe plusieurs techniques pour attirer un banc de mulets. La plus connue est de stationner quelques instants entre deux eaux ou à moitié dissimulé à la vue du banc pour se cacher entièrement ensuite et provoquer la curiosité du groupe.

Cette tactique fonctionne à peu près bien lorsque le poisson n'est pas juste sous la surface. Car dans ce cas le moindre doute de l'un d'entre-eux transforme le banc en débandade éperdue. Une autre technique sur fonds rocheux consiste à suivre le banc de mulets tel un gros prédateur. Les mulets effrayés ne tarderont pas à rejoindre les éboulis, passant d'une pierre à l'autre nerveusement. Le tir à la volée dans ces conditions est difficile mais comme le poisson reste sur place on peut tirer plusieurs fois. Sur un poisson isolé la technique sera différente. En effet le comportement d'un mulet solitaire, généralement de belle taille a quelque chose de singulier. Il arrive souvent de face, n'offrant que sa tête pour cible. De plus sa nage en zigzag rend un tir précis extrêmement compliqué, même dans la meilleure des positions. Si vous laissez passer l'opportunité d'un tir frontal, il vous restera une seconde chance de tirer lorsqu'il se présentera transversalement pendant son zigzagage. Si la nage d'approche du mulet n'est pas très rapide il faut anticiper ses changements de direction pour réussir son tir.

L'arme adéquate

Il est indispensable de chasser le mulet avec une arbalète longue (au moins 100 cm) en pleine eau compte tenu de sa propension à se tenir à distance. Plus l'arbalète est longue plus elle est difficile à manoeuvrer. A chacun de trouver le bon compromis longueur/maniabilité. Une arbalète de 75 cm ou 90 cm est trop courte pour ce poisson en pleine eau, mais est suffisante à trou, lorsque les mulets circulent de pierre en pierre. La flèche sera fine, une tahitienne de 6 mm est idéale car elle favorise la vitesse sans provoquer un trop gros trou à l'impact. On sait que la chair du mulet est fragile, elle se déchire très facilement. De plus le mulet n'est pas un poisson très violent ni très puissant. Ce n'est pas lui qui tordra votre flèche. Une flèche d'un plus gros diamètre abîme le poisson et favorise le décrochage. Vous pouvez utiliser un trident, flèche polyvalente qui a l'avantage de sécher le poisson et d'éviter qu'il ne se déchire. C'est à mon avis l'arme idéale pour des tirs instinctifs ou lorsque la visibilité est réduite. Des sandows puissants pour assurer un tir rapide et propre sont préférables. Le moulinet comme dans toutes les pêches s'avère utile en de nombreuses circonstances. Avec le moulinet on peut éviter un décrochage à cause d'un tir mal placé. On l'utilise pour travailler le poisson.

Dans la houle

Le comportement habituel du mulet que nous venons de décrire change du tout au tout lorsque la houle déferle sur la côte, que les vagues se déchaînent sur les rochers ou sur la digue. Tout doit changer : la technique, le tir, le type d'arbalète. Il faut faire face à une situation nouvelle mais avec le même poisson. Dans une mer agitée, le mulet vient se gaver de toutes les particules flottantes végétales et animales. Sur toutes nos côtes, c'est le même scénario qui se répète lorsque les déferlantes viennent arracher aux rochers toute une partie de la vie fixée. On a toutes les chance de rencontrer des mulets virevoltants dans l'écume. Tout excité par ce formidable festin qui s'offre à lui, notre mulet en oublie les mesures élémentaires de sécurité qui lui ont valu la vie sauve jusqu'à maintenant. Comme de nombreuses espèces animales dans de telles situations, le mulet baisse sa garde et devient beaucoup plus vulnérable. Restez très vigilant car à tout moment peut surgir un prédateur comme la liche ou le loup. Ils connaissent bien le comportement de leurs proies favorites. Il n'est donc pas surprenant qu'ils viennent eux aussi chasser dans ces parages. La pêche dans la houle demande de l'expérience et une bonne condition physique. Il y a de vrais risques à la pratiquer, comme par exemple finir sur les rochers. D'autre part le mouvement perpétuel de l'eau et l'agitation forcenée du poisson rendent le tir des plus délicats. C'est pourquoi on préférera une arbalète de 75 cm pour sa maniabilité avec de puissants sandows. Quant à la flèche, tahitienne ou trident, c'est une question de goût, d'efficacité ou d'éthique selon le point de vue que l'on adoptera. En conclusion je dirai que c'est la diversité qui fait l'attrait de cette chasse au mulet. Diversité des espèces, diversité des comportements, diversité des biotopes. Grâce au mulet bien des bredouilles ont pu être évitées, on lui doit bien cela!

EDK
(juin 2001)

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